Apres le Costa-Rica, on savait pas trop a quoi nous attendre en traversant la frontiere ... mais pourvu que l'on retrouve un peu d'authenticite...  Eh bien, on ne sera pas du tout decu du Nicaragua. Ce qui nous a le plus touches a notre arrivee, c'est la rencontre avec les Nicas. C'est un peuple super accueillant et tres gentil. Ils sont tres ouverts et c'est interessant de discuter de leur passe, leur vie actuel, et de tout et de rien.

On a egalement ete marque par le nombre de personnes qui vivent dans la pauvrete, dont essentiellement des indigenes dans des regions reculees. Le Nicaragua est tout de meme le pays le plus pauvre d'Amerique Centrale apres Haiti. On a visite quelques communautes en dehors des sentiers battus et on peut dire qu'on ne vit pas tous dans les memes conditions... et une fois de plus durant notre voyage nous sommes frappes par les grandes innegalites sociales sur notre belle planete.

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Le Nicaragua est le plus grand pays d'Amerique Centrale, et il est connu comme le pays des lacs et des volcans. C'est un pays qui a ete a de nombreuses fois ravage par des tremblements de terre, des eruptions volcaniques ou encore des ouragans comme le dernier en date et le plus meurtrier : Mitch en 1998. Mais a chaque fois, le pays a su se redresser tant bien que mal et aujourd'hui, il essaie d'aller de l'avant. Amoureux des forces telluriques, ce pays est pour vous ... vous allez adorer, comme nous.

On aura passe en tout 3 semaines dans ce pays et malgre les apprehensions de certains sur la securite, nous avons senti aucune agressivite ni insecurite dans ce beau pays.

Nos coups de coeur :

- El Castillo et le fleuve San Juan

- Isla de Ometepe

- Granada et le marche de Masaya

- Leon et le volcan Cerro Negro

Notre itineraire :

Nous savions qu'il ne serait pas facile de nous rendre par nos propres moyens au pied du volcan Cosiguina, mais comme nous n'etions pas du tout motives a prendre un tour organise au depart de Leon donc nous avons pris le risque. A Chinandega, plusieurs chauffeurs de bus nous ont conseille de nous rendre au village de Cosiguina, soit disant tout pres du volcan, ou nous pourrions loger, acheter a manger et louer des chevaux, ainsi que les services d'un guide. En effet, il y a bien deux hotels, mais un est ferme et l'autre ouvert uniquement sur reservation ... avec 15 jours d'anticipation. On se retrouve donc au milieu de nulle part, sans logement, sans bouffe et le dernier bus est passe !!! Si ca c'est pas galere ... et inutile de preciser qu'au village (qui en fait est une rue en terre, bordee de maisons delabrees), il n'y a aucune possibilite d'acheter a manger (mais quelle bonne nouvelle, on y trouve du Coca ... et frais en plus!).

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Une fois de plus, la chance nous sourira et nous rencontrons Petrona qui vit dans une communaute indigene a 1h00 du village et a 30 minutes a pied du sentier pour le volcan. Elle nous propose un petit "package" : logement - repas - guide pour quelques cordobas. Sans hesitation, on saute a l'arriere du pick-up. La communaute se partage quelques maisons bien rustiques, sans electricite, heureusement pour eux, il y a une source d'eau potable a quelques kilometres qui leur facilite bien la vie.

Sur la gauche, vous avez la douche (derriere les feuilles seches), a cote, la cuisine et enfin  l'espace principal avec table a manger et a l'interieur une petite chambre pour 4 personnes. On est pas tous ne au meme endroit, non ?!?

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Nous passerons une nuit bien agitee dans nos hamacs entre les cris des coqs, les aboyements des chiens et specialement le cochon, qui a notre insu s'est faufile dans notre cahute et a passe la nuit a nos pieds (on comprend mieux maintenant pourquoi ses grognements nous semblaient si proches!). A 5h00 du matin, c'est donc sans regret que nous nous levons, prets au depart pour ce fameux volcan.

2h00 plus tard, nous atteignons le sommet du cratere avec une superbe vue sur la lagune. Malheureusement,  l'horizon etant completement bouche, nous ne verrons ni le Salvador, ni l'Honduras ... mais tout de meme le Golf et le bout de la Peninsule de Fonseca. Nous ne resterons que 30 minutes avant de prendre le chemin du retour. Et pourtant, l'endroit est bien agreable, mais aujourd'hui, on fait ca comme des "sauvages", la course contre la montre (ca plairait a Serge!) ... pour quelle raison ??!!   Allez savoir !!!

Une "bonne" nouvelle nous attend a notre retour, le gars cense nous amener au croisement du bus ... ben il a change d'idee et il est parti sans nous. Genial ... 2h00 de marche sous le cagnard avec nos gros sacs !!! Exclu, nous louons un cheval pour porter nos sacs et marchons a ces cotes (on en aurait bien loue deux pour nous, mais il y en a qu'un!). Au bout de 1h15 de marche, nous croisons finalement une voiture qui nous prend pour les derniers kilometres. Comme bien souvent au Nicaragua, alors que nous attendons tranquillement le bus, une voiture s'arrete et on nous propose de nous emmener ... et en plus, ils iront jusqu'a Chinandega et nous deposeront devant la porte de notre hotel. Quel bonheur ... une petite douche et on s'affale sur le lit.

On aura pas mal galere ces deux derniers jours, entre les transports et le logement, mais finalement, il y a bien moyen d'y aller sans tour et il n'est meme pas necessaire de prendre un guide ... apres a vous de voir ... nous on a prefere prendre un guide local qui applique un prix fixe bien derisoir (USD 5.00 peu importe le nombre de personnes). Si vous passez par la et que comme nous, vous ne voulez pas reserver par une agence de Leon, vous pouvez vous adressez a l'association intercommunautaire de la Peninsule de Fonseca qui a un bureau a El Viejo (demandez Petrona Perez).

Granada est une destination tres prisee au Nicaragua. La ville est vraiment tres jolie et son centre a conserve un style colonial. Malgre la grande chaleur, nous nous sommes balades quelques heures dans le centre historique et avons ensuite fait un petit tour au marche municipal. Mais nous ne nous sommes pas du tout attardes et y avons passe finalement une seule nuit, bien que la ville soit tres belle, le tour en est vite fait et notre super hotel ne nous a pas vraiment donne envie de prolonger notre sejour (a 20h00 a peine, la moitie des logeurs etaient affales dans le patio, soit saouls, soit completement allumes et c'est toujours tres agreable quand on vous demande en anglais d'ou vous venez et quand vous dites que vous etes suisses et donc parlaient francais, on vous tourne le dos!!!).

Nous aurions bien entendu pu tenter un autre hotel des le lendemain, mais nous avons decide de partir pour Masaya et de visiter la region a partir de cet endroit. Et a le refaire... sans hesitations. Masaya n'a absolument rien a voir avec une jolie ville coloniale, mais elle est tres vivante, les gens sont super accueillants, les hotels bien moins chers qu'a Granada et le marche municipal est tout simplement grandiose ... la preuve, nous y sommes retournes trois fois, juste pour le plaisir de flaner au milieu de ce chaos. Il y a aussi le "vieux marche" qui est beaucoup plus "clean" et mieux range, mais les prix sont aussi bien plus eleves.

De plus, c'est egalement dans cette region que beaucoup d'artisanat est fabrique. Nous nous sommes rendus dans l'ouest de la ville pour en savoir plus sur la creaction des hamacs (chez les artisans directement). C'est assez incroyable a voir etant donne que tout se fait encore a la main (maille par maille !!!).

A 8 kms de Masaya, se trouve le minuscule village de Catarina ou se trouve un mirador offrant une magnifique vue sur la Lagune d'Apoyo. On peut y descendre, mais vu la chaleur, nous nous sommes contentes d'admirer le panorama ... l'idee de la remontee, nous enchantait plutot moyennement.

Au nord de Masaya se trouve le Parc National du volcan Masaya. Il se compose de deux volcans (le Masaya et le Nindiri) qui forment cinq crateres, dont le Santiago qui est le plus actif et continue a cracher un constant panache de souffre. Le parc compte plusieurs sentiers, certains ne peuvent se parcourir qu'accompagne d'un guide. Nous avons fait le tour du cratere San Fernando (env. 45 min.) avec vue sur la Lagune Masaya et le volcan Mombacho et fait une halte sur la place de Oviedo, d'ou on peut observer la Croix de Bombadillo, trois crateres du volcan Nindiri et celui de Santiago. Sur le chemin du retour, un petit arret au musee du parc, qui est vraiment tres bien fait et tres interessant. La visite de ce parc est tres plaisante et on la recommande.

Pour finir notre sejour dans la region de Masaya en beaute, nous avons fait un dernier petit detour par le marche, ou nous n'avons pas pu resister a la tentation d'acheter un hamac (LA specialite du coin).

Apres ces trois semaines au Costa Rica, nous sommes  a la recherche d'un lieu moins touristique et ou les gens vous accostent par plaisir et pas seulement pour votre argent. Ca tombe bien, car a 3h00 de barque de San Carlos se trouve le charmant village de El Castillo.

El Castillo est situe sur le Rio San Juan qui relie la Mer des Caraibes au Lac Nicaragua. C'est sur ce fleuve que des bateaux anglais, francais ou pirates tenterent de remonter jusqu'a Grananda. La raison pour laquelle, les espagnols construisirent plusieurs forteresses a des endroits strategiques du fleuve (ou il y avait notamment des rapides a remonter) et c'est autour d'une de ces fameuses forteresses que fut construit le village de El Castillo en 1673. Plus recemment, c'est au travers de ce Rio que naquit la premiere idee d'un passage reliant l'Ocean Atlantique au Pacifique. Cependant, ce projet ne vit jamais le jour et il fut construit quelques annees plus tard ... au Panama.

Nous consacrons notre premiere journee a la visite de ce paisible village ou les gens sont extremement sympathiques. Pour commencer, un petit tour au Fort El Castillo, nous en apprendra un peu plus sur l'histoire de la region et son heroine locale, Rafaela Herrera. Une sorte de Jeanne d'Arc qui prit le commandement des troupes iberiques contre les anglais en 1769 et qui repoussa les envahisseurs du haut de ses 19 ans.

De retour du chateau, on profite de se mettre a la vie locale et de profiter de la tranquillite du village : enfants qui jouent aux billes, pecheurs qui reviennent avec d'enormes sabalos royaux, ...

Pour souper, une fois n'est pas coutume, on s'est fait bien plaisir, en commandant la specialite du coin : crevettes geantes, sauce a l'ail pour Mike et poisson, sauce a l'ail pour Mel ... un vrai delice !

Le 2eme jour, nous nous sommes rendus au village de El Gavillon, avec une guide locale dans le but d'en savoir un peu plus sur cette communaute et leur facon de vivre.  La doyenne de la famille nous a montre comment ils confectionnent le fromage locale, les tortillas 100% mais et une boisson locale, elle aussi a base de mais (goutue, mais on en boit pas des litres au contraire de la biere !).Tout se fait encore a l'ancienne, avec un vieux fourneau a bois, une rappe en pierre "ancestrale" et le savoir faire des anciens.

Aujourd'hui, c'est egalement la journee des vaccins pour la communaute (les infirmieres passent 3 x par annee), du coup, tout le monde est rassemble autour du foyer que nous visitons. On restera un petit moment a regarder les enfants se faire vacciner, completement tetanises a la vue de l'aiguille, mais qui n'oseront pas verser une larme car tout les autres enfants les observent  ... stoiques, mais ...

Nous avons pris le rythme des locaux et de retour a El Castillo, nous avons passe la fin d'apres-midi a nous prelasser dans les chaises a bascules sur la terrasse de notre auberge avant de retourner savourer du poisson et des crevettes sous une autre forme, mais toute aussi delicieuse.

Au 3eme jour, nous reprenons la  barque vers les 11h00 en direction de San Carlos. C'est une ville etrange, sans grande beaute apparente, mais l'ambiance est vraie et les gens accueillants. Peu de voyageurs aiment ce lieu, mais nous l'avons trouve anime et avec un desir de renouveau (beaucoup de maisons sont renovees, ou en restauration). Ce n'est pas le plus bel endroit visite, mais on a bien apprecie retrouver une certaine authenticite et en plus, les "Comedores" locaux : trop bons !!!