Nous arrivons a Isla Colon sur l'Archipel de Bocas del Toro au coucher du soleil et nous installons dans une des nombreuses auberges du village. Tres vite, nous remarquons que de nombreux immigres ont envahi la place et que dans la plupart des hebergements, l'anglais est de mise. Nous avons un peu de peine a comprendre qu'on puisse travailler dans un pays de langue hispanique, sans en parler un traitre mot.

Le lendemain, nous nous rendons en bateau-taxi sur l'ile de Bastimentos et prenons le chemin pour la Playa Wizard (oui, on sait, ca sonne pas tres hispanique!). Normalement, le chemin entre le village a la plage dure environ 45 minutes, mais quand deux touristes suisses se baladent dans la foret tropicale ... ca arrive que ca dure un peu plus longtemps. Eh oui, on s'est comme qui dirait un peu perdu, du coup pour nous, la promenade durera 2h00. C'etait l'occasion de faire de belles rencontres : quelques arraignees, un serpent et beaucoup de moustiques.  

La plage etait bien meritee, on s'est degotte un petit coin bien tranquille et on y a passe l'apres-midi. Mike etant tout ramoli apres avoir passe plus de 3h00 dans l'eau a faire du snorkeling, nous avons gentiment pris le chemin du retour ... et cette fois, sans nous tromper !!!

Un petit tour par le village de Bastimentos nous fait regrette notre choix d'hotel, car l'endroit est a notre gout, beaucoup plus accueillant, typique et pas encore trop envahi par le tourisme contrairement a Isla Colon.

Partis tot hier matin de Panama City, nous sommes arrives le soir meme lessives a Boquete. Un petit village a 1'060m d'altitude, niche au milieu des plantations de cafe. Pour Mel, aucune excuse pour la grande fatigue resentie ... on a fait bien plus d'heures de bus et on a connu pire denivele ces derniers mois. Pour Mike, on dira : "c'est l'age qui commande !". Eh oui, il fetait ses 28 ans (24.03) !!!

Mike ayant des envies culinaires plutot goutues pour son anniversaire, il sera impossible a Mel de les assouvir. Une entrecote, ca se trouve, mais des morilles pour la sauce ... tout simplement introuvables. On trouvera tout de meme le courage de boire deux petites bieres avant de s'affaler dans notre lit. On devient sage avec l'age !

Apres dix bonnes heures de sommeil, nous nous mettons en route a la recherche du quetzal. A 12km de Boquete se trouve le "sendero de los Quetzales", notre meilleure chance pour en apercevoir. Plus facile a dire qu'a faire : chercher un oiseau bleu et vert au milieu d'une foret tropicale dense ... ben, c'est pas gagne ! Finalement, Mike ayant base toute sa journee sur ce fameux quetzal, finira par nous en degotter un ... au bout de 2h30. La patience a du bon, l'oiseau est vraiment magnifique, bien que tres farouche ... plutot difficile d'immortaliser ce moment en photo. Nous aurons tout de meme la chance d'en apercevoir un deuxieme, bien qu'encore plus vigousse que le premier.

Comme il commence a goutter, nous nous empressons de marcher jusqu'au mirador, d'ou en cas de beau temps, nous aurions eu la vue sur le Volcan Baru, le seul du Panama. Le retour se fera sous une pluie diluvienne, mais peu importe, nous avons vu deux quetzales et en plus, la region est vraiment de toute beaute avec ses coteaux parsemes de plantations de cafe contrastant avec la foret tropicale.

Apres 2 jours de navigation bien mouvementes, nous jetons l'ancre entre deux petites iles, mais pour nous, une chose est sure, il est exclu que nous passions la nuit sur le voilier suite aux deux dernieres ... heureusement pour nous, nous n'avons pas eu le mal de mer, mais on peut sans aucun doute affirmer qu'on a pas, mais alors pas du tout le pied marin (et Mel encore plus que Mike) et encore moins le sommeil ! A ce moment precis, nous n'avons qu'une envie : etre sur la terre ferme.

Une seule solution nous vient a l'esprit : nager pour rejoindre ce qui nous semble etre LE paradis. Nous emballons vite fait nos hamacs et 2-3 trucs a grignoter et nous jetons a l'eau ... a peine 5 metres plus loin, nous devons nous rendre a l'evidence : impossible d'y aller a la nage avec nos petits paquets. Bredouilles, nous remontons dans le bateau. Mais l'envie d'avoir du stable sous nos pieds est trop intense ... nous abandonnons nos paquetages et partons a la decouverte de cette ile et des fonds sous-marins avec nos masques et tubas.

L'eau est bleue turquoise et transparente, ce qui nous permettra d'apercevoir quelques raies, baracudas, differentes sortes de petits poissons, de beaux corraux et des centaines de gros coquillages et des etoiles de mer. Apres quelques minutes de snorkeling, nous arrivons sur cette fameuse ile ... qui a dit que le paradis n'existe pas ??!!

Nous retournons a la nage vers le bateau et jours de chance, nous croisons Thomas, un belge rencontre a Carthagene qui navigue avec un australien. Nous lui faisons part de notre envie de dormir sur l'ile ... il sera de la partie et son capitaine nous propose de nous y emmener dans son petit bateau a moteur ... quelle veine ! 

Quelques heures plus tard, nous accrochons nos hamacs entre deux cocotiers, apres avoir sympathiser avec le proprietaire de l'ile qui nous permettra meme d'y faire un feu (les noix de coco seches, ca brule vraiment bien !!!) pour griller quelques saucisses. Vraiment grandiose, nous avons passe un super moment et quel bonheur de ne pas etre "bercer" par les vagues.

Le lendemain, nous faisons un petit crochet par Porvenir, l'ile principale de l'Archipel San Blas. Nous y passerons juste quelques heures, le temps de faire tamponner nos passeports et d'y prendre un p'tit apero sur la plage.  De la, une petite demi heure supplementaire avant de jeter l'ancre pour la nuit entre deux petites iles.

Une petite communaute indigene habite sur chacune d'elle : les Kunas. Les femmes portent des vetements colores, leurs jambes et bras sont ornes de bandes de tissus tout aussi colores, ainsi que de bijoux et certaines sont maquillees. Les iles de l'Archipel San Blas sont reconnues comme une region autonome, les Kunas ont leur propre systeme gouvernemental. Ils ont le degre d'autonomie politique le plus eleve d'Amerique Latine au sein d'un groupe indigene. L'economie des iles est basee essentiellement sur la vente des noix de coco et de la peche. C'est aussi ici que l'on trouve des ecrevisses enormes et des crabes tout aussi impressionnants. On vous laisse imaginer la bete en voyant les pinces !!!

Mmmmm un vrai regal !!!

Selon les iles visites, nous avons cependant constate une enorme difference a leur facon de vivre : les communautes qui continuent a vivre selon leurs coutumes ancestrales et celles qui malheureusement sont touchees par l'alcoolisme et la drogue, jetee par dessus bord lors de controle et qui s'echoue sur les iles (triste, mais reel ...)

Nous avons profite de ces quelques jours pour essayer de mieux connaitre leur culture et c'etait tres interessant d'avoir une approche de ce peuple qui a ete en contact avec les europeens depuis leur arrivee en 1502 et qui cependant, a su conserver ses coutumes.

Les deux iles etant occupees par les indigenes, nous avons passe la nuit sur le bateau. Heureusement pour nous, pas de tempetes a l'horizon et en plus, tellement fatigues de notre journee (entre le snorkeling et la visite des iles ... pas facile !), nous avons super bien dormi.

Nous avons passe encore une journee entiere dans ce coin paradisiaque avant de reprendre la mer pour rejoindre Portobelo, notre destination finale. La nuit a ete longue, tres longue ... nous avons echape de justesse a la tempete et malgre ca, nous avons ete secoue durant les 10 heures de trajet. Les cauchemars de Mel sont devenus presque realite ... elle se demande d'ailleurs toujours comment un "petit" bateau comme ca a pu resister a de telles vagues. Mike a bien ri, mais maintenant, il acquiesce, la prochaine fois, ce sera l'avion !!!

Nous avons passe un moment inoubliable sur les iles de l'Archipel de San Blas ... mais pour sur, la prochaine fois, ce sera l'avion ... comme le l'a si bien dit Mel : "on vient de la montagne nous ... on est pas fait pour ce genre de truc de foux ".

cc